top of page
Blog: Blog2
  • Photo du rédacteurValérie Gillet

Jane B.'s French, notre français



Depuis le décès de Jane Birkin, les médias écrivent que son français était déplorable, même après 50 ans en France.


Les Français, vous vous êtes déjà entendus parler anglais même après 50 ans dans un pays anglophone ? Comment vous permettez-vous de juger une personne qui a passé son existence à communiquer dans une langue étrangère compliquée à s'arracher les cheveux alors que votre anglais est abyssal ?


Et puis votre français est loin de casser trois pattes à un colvert.


Même les copywriters qui écrivent "les posts des CEO du CAC 40" sur LinkedIn ont un niveau de français de collège et une inspiration proche de l'Ohio (vous avez la ref ?).


Si vous confiez votre communication à des personnes qui écrivent "entrain", "vous aver tord", "en faite" ou "ils transformes leurs communication en machine à cash" et qui vous proposent des FORMATIONS au copywriting alors qu'ils et elles ont passé leur bac (ou pas) il y a trois minutes, pensent que Bescherelle est un influenceur, pompent leurs idées chez le voisin ou génèrent leurs textes sur ChatGPT, ne vous étonnez pas de passer pour des amateurs et des amatrices.


LinkedIn est un réseau professionnel. L'important, ce n'est pas de poster trois fois par jour des textes vides de sens, accompagnés de photos à côté d'une voiture de sport pas à vous ou admirant l'horizon sur la plage devant la maison de Tata Marcelle. C'est d'être crédible pour glaner une clientèle professionnelle qui vous confiera du travail rémunéré à long terme (sans mentir sur le fait que votre CA atteignait déjà 150K € le 5 janvier rien qu'en vendant des bios LinkedIn à 5000 € pièce : REALLY ?).


Bien écrire, en particulier en français, ça ne s'improvise pas et ça ne s'apprend pas en dix leçons. Cela peut paraître condescendant venant d'une daronne gen X/Y de 43 ans qui n'a un compte Tik Tok que pour surveiller ce que sa fille y poste, mais c'est la triste vérité.


Et puis je traduis et j'écris comme freelance depuis 2008. Et j'en vis sans aucune autre source de revenus. Donc je suis certes vieille, mais je ne dis pas que du caca en conserve.


On peut écrire sublimement à 20 ans. Rimbaud a écrit "Le Dormeur du Val" à 16 ans à peine. On peut envoyer valser la syntaxe traditionnelle, jouer la carte de l'informalité, opter pour l'inclusivité et dire à l'Académie française d'aller se faire cuire le postérieur (ça nous fera des vacances, à nous, les sales woke féministes).


On peut aussi confier sa communication à des pros de l'écriture si notre maîtrise de la langue de Marguerite Duras laisse à désirer. C'est même judicieux de déléguer les tâches dans lesquelles on n'excelle pas.


En revanche, on ne peut pas se prétendre copywriter pro si on ne sait pas écrire.


Et continuer de se moquer du français de Jane Birkin si le nôtre ne dépasse pas le stade de "Tchoupi à la piscine".... et encore moins si notre anglais se limite à "WheRRRe iz Steven? Steven iz in ze kitchen".

bottom of page